Texte 2 - proposition de traduction, groupe N. Pinet

Harada Munenori [原田宗典], Tōkyō konwaku nikki [東京困惑日記 ; Journal des soucis d’un Tokyoïte], Kadokawa shoten [角川書店], « Kadokawa bunko [角川文庫] », 1991, p. 18-19.

Les soucis des visites chez le coiffeur

Quand mes cheveux poussent, je deviens mélancolique. Ce n’est pas parce qu’en soi la longueur de mes cheveux me déprime que mon humeur change. Il y a d’autres raisons.

Quand mes cheveux poussent, je ne peux pas les laisser comme ça. Il faut aller chez un coiffeur, un coupe-tif ou un salon de coiffure pour me les faire couper. Et ça, c’est pas mon fort. J’aime pas ça.

Pourquoi est-ce que je n’aime pas aller chez le coiffeur ?

C’est difficile à expliquer en une phrase. En s’associant, diverses petites choses que je n’aime pas en viennent à former un sentiment très désagréable qui, associé à d’autres encore en font un sentiment totalement désagréable : voilà comment ça fonctionne.

Prenez par exemple le miroir. Quand on va chez le coiffeur, on se retrouve forcément face au miroir, obligé de se confronter à sa tête. Primo, je n’aime pas ces miroirs. Chez le coiffeur, pendant qu’on nous coupe les cheveux, il n’y a rien à faire. Si on n’est pas installé à lire un magazine ou autre, on finit toujours par regarder dans le miroir d’en face. Naturellement, on y voit sa tête. Il doit y avoir des gens qui pensent : « C’est ta gueule de toute façon, alors autant la regarder sans faire de manières », mais pour moi, ça ne marche pas. Quand mes yeux rencontrent mon image dans le miroir, je finis bizarrement par être gêné. J’ai l’air un peu con. J’essaie alors de prendre un air sérieux mais je ne sais pourquoi, ça ne marche pas.