Texte 11 - proposition de traduction, groupe N. Pinet

Source : Itoyama Akiko [絲山秋子], Hakujō [薄情 ; Sans cœur], Tokyo, Kawade shobō shinsha [河出書房新社], « Kawade Bunko [河出文庫] », [2015] 2018, p. 246.

Après avoir raccompagné Hachisuka, Udagawa n’eut pas envie de rentrer directement. Il prit la nationale 17 en direction de Maebashi. Il avait dans l’idée de rouler jusqu’à ce qu’il s’apaise. Ce n’était pas qu’il se sentait mal ou abattu, mais juste que son cœur n’était pas dans son assiette.

Le ciel était rempli d’épais nuages, le temps était humide et lourd.

Il continua à rouler. Il traversa la Tonegawa et, peu après avoir dépassé l’agglomération de Maebashi, il sentit qu’il avait faim. Lui revint alors en mémoire qu’après Akahori, un peu à l’écart de la route, il y avait un restaurant servant de délicieuses nouilles aux beignets de légumes. Sans le petit rideau devant la porte, on aurait pu prendre le restaurant pour un entrepôt, mais au moment de la pause de midi, l’étroit parking débordait de voitures de société et de camions.

Après avoir mangé un bol de nouilles et assouvi sa faim, il hésita un peu à rebrousser chemin vers Takasaki ou à continuer sur sa lancée, et poursuivit finalement sur la route 50 en direction de Kiryū. La route était encombrée par endroits, mais il se dit que la monotonie de la nationale s’accordait bien à son humeur.